Grandir Main dans la Main

Aider les enfants avec l’agression

Un article de Patty Wipfler / Traduit de l’anglais par Chloé Saint Guilhem

Votre enfant a-t-il déjà envoyé un coup et blessé quelqu’un ? Un autre enfant agressif l’a-t-il déjà embêté ? Si votre réponse est oui, bienvenue au club ! Nous luttons presque tous pour comprendre et aider nos enfants quand ils en blessent d’autres, et quand ils sont blessés par d’autres enfants. C’est un choc pour nous la première fois que nos tendres fils et fille mordent soudainement quelqu’un, ou qu’ils jettent quelque chose sur le nouveau bébé dans la famille.
Voici quelques principes pour vous aider à comprendre et à soulager l’agression de l’enfant, de façon à lui permettre de se détendre et de profiter de ses camarades et de ses frères et sœurs.

Tout d’abord, il est important de comprendre que les enfants ne veulent pas attaquer les autres. Ils aimeraient beaucoup mieux s’amuser et se sentir en sécurité et aimés. Ils jouent bien lorsqu’ils se sentent connectés.

Mais quand les enfants perdent leur sens de la proximité, ils se sentent tendus, effrayés, ou isolés. Dans cette « urgence émotionnelle », il se peut qu’ils envoient un coup à d’autres enfants. Les enfants n’ont pas l’intention d’être méchants. En fait, les actes d’agression ne sont pas sous le contrôle de l’enfant.

Par exemple, un matin ordinaire à la crèche, la voix interne émotionnelle d’un enfant pourrait dire :
« Maman est partie. Elle ne m’aime pas – Elle m’a sortie du lit avec hâte et m’a ordonné de prendre mon petit déjeuner. Elle a cajolé le bébé, mais elle ne m’aime pas. Voici Joey. Il a l’air heureux. Comment se fait-il qu’il ait l’air si heureux ? »

L’enfant est aimée. Elle a de bons parents. Mais lorsqu’elle ne se sent pas proche et seule, elle peut envoyer un coup.

Si une enfant se sent en sécurité, elle va montrer comment elle se sent
Quand ils sont suffisamment sûrs de montrer leurs sentiments, les enfants qui se sentent inquiets ne blessent personne. Ils ressentent un lien avec leur parent ou celui qui s’occupe d’eux, et courent vers la personne aimée la plus proche pour lui demander de l’aide. Ils pleurent, et relâchent le nœud de peur et de chagrin qu’ils ressentent. L’adulte qui écoute et permet à l’enfant de « s’effondrer », lui fait un énorme cadeau – assez de bienveillance et d’amour pour lui permettre de se remettre des sentiments qui lui rendent la vie difficile.

Si une enfant ne se sent pas en sécurité, elle peut signaler son besoin d’aide en devenant agressive
L’enfant qui envoie un coup se sent triste, effrayée ou seule. Elle n’a pas l’air effrayée quand elle est sur le point de mordre, pousser, ou taper. Mais ses peurs sont au cœur du problème. La peur enlève à l’enfant sa capacité à sentir qu’elle se soucie pour les autres. Sa nature confiante est bloquée par des sentiments : « Personne ne me comprend ; personne ne se préoccupe de moi. » Si vous regardez attentivement, vous verrez que ce type de sentiment amène sur le visage de l’enfant une flexibilité et un éclat, dans les secondes qui précèdent le coup.

Ces sentiments d’isolement touchent l’enfant, aussi aimants et proches que nous soyons en tant que parents. Certains enfants sont effrayés et agressifs seulement occasionnellement. D’autres enfants ont un sens constant de peur et de désespoir qui viennent de circonstances au-delà du contrôle de qui que ce soit. Les enfants acquièrent des peurs à travers une naissance difficile, des traitements médicaux, des tensions familiales, le malheur des autres autour d’eux, et à travers l’absence des êtres aimés. N’importe quel moment effrayant dans le passé de l’enfant peut créer une tendance à l’agression.

Les parents et les personnes qui s’occupent des enfants ont le pouvoir d’aider un enfant agressif. L’agression chez une enfant ne peut pas être éliminée par le raisonnement, ou en insistant sur les « conséquences logiques ». Le nœud de sentiments intenses chez l’enfant n’est pas touché par la récompense ou la punition. Le comportement d’une enfant est hors de son contrôle, une fois qu’elle commence à se sentir déconnectée.

La première étape pour aider l’enfant consiste à stopper le comportement agressif en s’approchant de l’enfant et en offrant une connexion chaleureuse. Ensuite, l’écoute aide à guérir la blessure. L’enfant va soit rire ou pleurer, et pourrait trembler, transpirer, ou lutter vigoureusement. L’adulte fournit une proximité, une sécurité et le temps dont l’enfant a besoin pour se libérer de la peur qu’elle ressent. Ses pleurs, sa lutte physique et sa transpiration ramènent son système limbique – la partie de son cerveau qui tire la sonnette d’alarme émotionnelle quand elle se sent effrayée – a un état de bon fonctionnement, en lui procurant un exutoire pour ses sentiments ingérables.

Voici quelques étapes simples que vous pouvez suivre pour aider une enfant qui devient agressive. Ces mesures vont, avec le temps, drainer les sentiments qui causent l’agression, et vont aider l’enfant à se sentir plus proche de vous et beaucoup plus flexible dans son jeu avec les autres enfants.

Connaissez vous vous-même et votre enfant
Demandez à quelqu’un de vous écouter tandis que vous parlez des sentiments que vous avez à propos de l’agression de l’enfant. Le comportement blessant amène tout sorte de sentiments – peur, colère, culpabilité- qui gèle notre chaleur et nous fait réagir d’une façon qui effraie encore plus notre enfant. Parler à un bon écoutant, et vous décharger de vos propres sentiments, va vous préparer à aider votre enfant.

Observez. Dans quelles conditions est-ce que les peurs de l’enfant la submergent ? Est-ce lorsque Maman a été à une réunion le soir précédent ? Lorsqu’il y a eu une dispute à la maison ? Quand elle a eu une foule d’enfants autour d’elle ? Quand on l’a laissée jouer avec un frère ou une sœur dans une pièce séparée ? Généralement, vous pouvez assez bien deviner ce qui a pu faire perdre à l’enfant son sentiment de connexion et l’a fait devenir agressive.

Ne vous faites pas d’illusions. Abandonnez l’espoir que « cette fois ça pourrait ne pas arriver ». La préparation mentale est importante. Si votre enfant vous mord soudainement quand vous jouez avec agitation et en tombant, alors à chaque fois que vous jouez de cette façon, soyez préparé mentalement à ce que la morsure arrive.

Faites une « patrouille » amicale mais attentive pour saisir le comportement alors qu’il survient
Préparez vous pour l’agression en restant à proximité. Déplacez vous en restant assez près pour pouvoir atteindre l’enfant rapidement, si l’agression devait arriver.

Quand le comportement attendu commence, vous devez vous trouver assez près pour intervenir rapidement et calmement pour empêcher que la main d’un enfant atterrisse dans les cheveux de quelqu’un, ou que ses dents se ferment sur vous, ou que son poing atterrisse sur son camarade. Parce qu’elle ne contrôle pas son comportement, elle a besoin que vous l’empêchiez de blesser quelqu’un. Vous pouvez dire quelque chose comme : « je ne peux pas te laisser faire mal à Jamal », ou « Oh, non, je ne crois pas que je veuille ces dents plus près que ça. » Tandis que vous tenez son front quelques centimètres au dessus de votre épaule.

Stoppez le comportement, puis Ecoutez ouvertement
Lorsque vous avez stoppé l’agression, connectez vous. Regardez l’enfant peinée dans les yeux, avec une voix chaleureuse et un contact physique bienveillant. Elle a besoin de signes lui indiquant qu’elle peut montrer ses sentiments en sécurité. Vous pouvez dire des choses comme : « Je sais que tu ne te sens pas bien, » « Je suis là et je vais assurer la sécurité autour de toi, » « il semble que les choses soient difficiles pour toi en ce moment, » « personne n’est en colère contre toi, » ou, « Je veux rester avec toi en ce moment. »

Les sentiments causant l’agression vont faire surface. Les pleurs et la lutte que va manifester l’enfant vont soulager la douleur qui la met hors d’elle. N’attendez pas que votre enfant soit raisonnable. Elle ne va probablement pas utiliser des mots pour vous dire ce qu’elle ressent. Son langage corporel et son ton, alors qu’elle pleure et hurle vont vous parler. Montrez votre attention tandis que vous lui permettez de se tordre de chagrin. Protégez vous tous les deux en gérant ses mouvements quand cela est nécessaire – une main sur son poignet pour qu’elle n’attrape pas vos lunettes, ou un bras autour de sa taille pour qu’elle ne puisse pas vous donner un coup de pied dans les jambes.

Alors qu’elle se décharge de ses sentiments, elle ne peut pas raisonner. Ne lui faites pas la morale ou essayez de lui expliquer. Même les jeunes enfants distinguent le bien du mal. Mais lorsqu’ils sont déchaînés avec leurs sentiments, ils ne peuvent pas eux-mêmes écouter leur meilleure réflexion, ou la vôtre. Une fois que les sentiments malheureux seront partis, les enfants se souviennent d’eux-mêmes, des principes importants que vous leur avez enseignés.

Si vous arrivez trop tard, décidez de qui écouter en premier
Si vous arrivez trop tard sur la scène, plus d’un enfant a besoin de votre aide. Assurez la sécurité immédiatement. Posez votre main sur le jouet qui est sur le point d’être lancé, ou ouvrez la main de l’enfant agressif pour dégager ses doigts des cheveux de sa sœur.

Ne blâmez pas, ne faites pas honte et ne punissez pas. Ces attitudes effraient et isolent encore plus les enfants. Elles ajoutent à la charge de douleur qui les a rendus agressifs.

Décidez de qui vous allez écouter en premier. L’agresseur aussi bien que la victime ont besoin de votre aide. Vous allez être plus efficace si vous vous concentrez sur chaque enfant un par un, en donnant juste un petit moment à l’autre enfant. Essayez d’aller vers l’agresseur aussi souvent que vous allez vers la victime. Bien sûr, la victime a besoin que quelqu’un vérifie le dommage qui lui a été fait et prenne soin d’elle. Si vous décidez de vous centrer sur l’agresseur, vous pouvez dire à l’enfant qui a été blessé, « Je suis désolé. Je sais que ça fait mal. Je vais prendre une minute avec toi maintenant. Puis j’ai besoin de voir Marla et de l’aider – elle doit être bien chagrinée de t’avoir fait ça. » Vous pourriez décider de garder l’enfant qui pleure près de vous tandis que vous prêtez attention à l’enfant agresseur.

Faites ce que vous pouvez pour lever les sentiments de culpabilité de votre enfant
Comprenez que les enfants qui en blessent d’autres se sentent coupables et encore plus séparés qu’avant. La culpabilité enlève la capacité de l’enfant à montrer qu’elle se sent préoccupée. L’air d’ « en avoir rien à faire » est décevant – en dessous, l’enfant a le cœur brisé de s’être sentie si désespérée. Cela empêche aussi souvent les enfants de pleurer à propos de ces sentiments qui les ont submergés et qui ont causé l’agression. A moins de pouvoir pleurer et combattre ces sentiments, ils vont continuer à avoir des problèmes avec des pulsions agressives, donc votre but doit être de rétablir la connexion avec eux. Un enfant qui se sent connecté peut guérir ses peurs. Un enfant qui ne se sent pas connecté, ne peut pas.

Proposez un contact généreux. Cela aide l’enfant à se connecter si vous lui dites que vous auriez aimé arriver assez tôt pour l’aider. Vous pouvez dire quelque chose comme, « Je suis désolée de n’avoir pas vu que tu te sentais peinée avec Ginger. C’est mon rôle de m’assurer de votre sécurité. Je sais que tu ne voulais pas lui faire mal. »

Si votre enfant peut pleurer ou faire une colère à ce moment là, la guérison a commencé. Ecoutez. Parfois, votre présence casse la barrière d’isolement et les mauvais sentiments de l’enfant peuvent s’épancher. Les sentiments qu’elle exprime sont la cause à la racine du problème. Elle peut ressentir de la colère envers vous, ou se sentir soudainement apeurée quand vous la touchez, et face à votre proximité. Ces réponses peureuses indiquent que votre enfant se sent en sécurité avec vous, et vous fait confiance pour faire face à ses sentiments les plus sauvages et les plus effrayants. Permettez à ses sentiments de se répandre jusqu’à ce qu’elle retrouve un état de calme. Elle va décider quand c’est suffisant.

Une enfant qui ne peut pas montrer ses sentiments n’est pas méchante, elle est perdue et isolée
Parfois, un enfant qui a blessé quelqu’un ne peut rien ressentir. Les sentiments de culpabilité la retiennent étroitement. Elle ne se sent pas en sécurité du tout. Votre meilleure piste d’action est de créer du contact avec elle en passant des moments –peut être cinq ou dix- en lui prêtant attention et en faisant ce qu’elle veut faire. Il ne s’agit pas de récompenser votre enfant pour son « mauvais » comportement. A la place, vous aider votre enfant à se rapprocher. Elle a des sentiments dont elle a besoin de se débarrasser, et dans un petit moment, elle va avoir une contrariété qui va vous donner une nouvelle chance de l’aider. Elle ne va pas arriver à trouver son jouet préféré, ou elle va détester comment vous coupez son toast. La petite contrariété lui donne l’opportunité de pleurer comme elle ne pouvait pas le faire avant.

Faites ce que vous pouvez pour favoriser la proximité et créer de la connexion
Encouragez là à venir vers vous quand elle a du chagrin. Les enfants ne le font pas facilement quand ils portent en eux un gros nœud de tensions, mais en lui offrir l’idée que vous souhaitez qu’elle vous demande de l’aide, indiquera la direction que les choses vont prendre avec le temps. Après plusieurs séances de pleurs, elle aura libéré certaines de ses peurs, et elle viendra vers vous plus facilement pour vous demander de l’aide, plutôt que de blesser quelqu’un quand elle ne se sent pas proche.

Passez du temps à jouer avec elle et à provoquer son rire quand vous pouvez. Se connecter avec un adulte chaleureux en jouant peut être un moyen puissant pour garder vivant, le sens de proximité de l’enfant. C’est ce sentiment de joie et de proximité qui va l’aider à rester sur le bon chemin dans ses relations avec ses camarades et ses frères et sœurs.

Dans l’ensemble, rappelez vous qu’une enfant agressive est une enfant effrayée. Ne vous laissez pas méprendre par le comportement qu’elle a adopté pour protéger son cœur tendre. Quelque chose est survenu qui l’a effrayée, et elle le gère du mieux qu’elle peut. Elle attend quelqu’un, possiblement vous, pour se rapprocher d’elle et lui demander ce qui se passe, pour l’écouter, et pour lui dire qu’elle est une bonne enfant même quand elle se sent mal.

Si vous êtes à bout ou que vous vous sentez en colère face au comportement agressif de votre enfant, trouvez quelqu’un pour vous écouter un moment, sans conseil ni jugement. Parlez de ce que vous avez envie de faire quand l’agression commence. Parlez de la façon dont on s’y prenait face à l’agression, dans la famille où vous avez grandi. La plupart d’entre nous ressentons de l’agressivité envers nos enfants quand ils se montrent agressifs envers les autres. Regardez quelles sont les pensées qui vous font rire, et celles qui vous font pleurer. Suivez ces pensées, et relâchez les sentiments refoulés qui vous rendent tendus, dans les moments où vous essayez d’intervenir et de vous rapprocher. Parfois, prendre votre partenaire d’écoute par les épaules et le serrer fort, ou donner des coups dans le canapé, ou laisser voir votre énergie agressive autrement, peut vous aider à libérer vos sentiments. Ce travail d’écoute va vous permettre de rester centré sur votre enfant pendant ses moments difficiles, plutôt que de vous laisser emporter par vos propres tensions.

Voici comment un papa a aidé un enfant avec l’agression
Mon ami a un enfant de six ans, Johnny, qui a commencé à devenir agressif envers les autres enfants, récemment. Je le connais depuis qu’il a deux semaines. Depuis quelque temps, il se montre dur, avec une attitude du style « je m’en fiche ». Il se montre injurieux, ce qui effraie sa mère et gêne les autres adultes. Cela le met en difficulté dans le jeu, l’isole et risque de l’enfermer dans une image de brute de façon chronique. Parfois il crie des choses comme, « pourquoi est-ce que tu ne me tues pas simplement ! » ce qui a confondu et alarmé sa famille. J’ai été invité à passer du temps avec lui pendant un week-end. Il était content que je sois là.

Depuis le moment où il s’est réveillé samedi matin, il a saisi toutes les occasions de jouer dans la dureté. Nous avons fait beaucoup de chahut, de lutte, de concours physiques, de courses, de jeu de cache-cache et avons passé du temps sur le trampoline. J’ai tenté de nombreuses stratégies de Jeu-écoute. J’ai perdu et me suis ridiculisé à travers de nombreux jeux dans lesquels il a eu « le dessus sur moi ». Il a beaucoup ri. Nous avons développé une bonne connexion. Ensuite, il a demandé à ce que l’on invite un de ses copains, un voisin plus jeune à se joindre à nous. Nous nous sommes promenés dans le quartier et nous avons terminé dans une cours d’école voisine. Lui et son camarade ont essayé activement de tuer des écureuils en leur jetant des cailloux. Je me suis inquiété pour les écureuils, mais j’ai pris le parti que ces derniers allaient bien s’en tirer et je n’ai pas posé de limite à ce moment là. Les écureuils étaient plus rapides que les garçons.

Plus tard, Johnny a commencé à prendre le dessus tandis qu’il jouait avec son camarade. La tension a commencé à monter entre les deux garçons. Le plus jeune protestait, cédait à certaines des demandes de Johnny mais commençait à devenir de moins en moins coopératif. Finalement, je me suis approché, j’ai entouré Johnny de mes bras et je lui ai dit que je n’allais pas le laisser agir de cette façon. Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas continuer ainsi en criant, hurlant et harcelant. Je savais que la façon dont il se comportait ne reflétait pas les valeurs portées par sa famille. « Ce n’est pas la façon dont on interagit avec les autres », est ce que je lui communiquai. Il a protesté, voulait partir et était en colère contre moi. Je lui ai dit que je voulais qu’il reste avec moi. Je lui ai rappelé que je l’aimais beaucoup. Je l’ai entouré de mes bras. Il a commencé à lutter contre moi, et finalement, à pleurer.

Pendant qu’il pleurait, j’ai dit, « Johnny, je te connais, je sais que tu n’avais pas l’habitude de parler de cette façon aux autres enfants. Je sais que tu n’avais pas l’habitude de te battre avec eux comme ça. Je ne t’ai jamais vu agir comme cela. Que s’est-il passé pour te faire choisir de te conduire de cette façon ? » Il a pleuré fort pendant longtemps et a continué à lutter. Je l’entourais de mes bras de façon souple – Il se serait enfui autrement. Je l’ai encouragé à pousser fort, à lutter, et j’ai continué de lui dire que c’était super qu’il puisse utiliser la résistance que je lui offrais, pour travailler ardemment sur ces sentiments. J’ai continué de lui demander de temps en temps, « Que s’est-il passé ? » Il continuait à dire, « Je veux que ma maman (qui était arrivée et était assise juste à côté) me tienne dans ses bras ! » Au bout d’un moment, il dit catégoriquement, tandis qu’il fondit en larmes, « je ne te dirai pas ! Lâche moi ! » Je lui ai répondu, « Pas tout de suite » Je suis resté et j’ai écouté encore un peu – nous arrivions au bout de quelque chose. J’ai continué à lui demander doucement ce qu’il s’était passé et il a continué à pleurer fort.

Ensuite il m’a finalement dit l’incident qui l’avait effrayé et blessé. Un autre garçon avait été dur avec lui exactement de la façon dont il traitait ses camarades, et il l’avait frappé au visage. Il n’avait pas été capable de se défendre seul. Il a encore pleuré, très proche de moi. De longs et forts sanglots de chagrin sont sortis. Et ça s’est bien terminé. Il s’est montré plus doux depuis. Plus tard ce soir là, tandis qu’il était dehors avec une autre famille, un autre jeune ami a eu de gros sentiments, autour de son envie que sa maman le ramène à la maison « tout de suite ! » Johnny s’est montré très soutenant tandis que le jeune ami pleurait et protestait. Il s’est montré très doux et rassurant vis à vis de ce jeune garçon. Je pense qu’il a encore besoin de pleurer afin de se libérer complètement des sentiments qui le font se comporter durement. Mais nous en avons déjà soulagé une bonne partie.

– Un Papa aux Etats-Unis