Grandir Main dans la Main

« C’est à moi ! » Tout à propos du partage

Un article de Patty Wipfler / Traduit de l’anglais par Soizic Le Gouais et Chloé Saint Guilhem

Quand les enfants veulent quelque chose, leurs sentiments sont souvent passionnés. Ils peuvent être saisis par un désir si fort qu’aucune autre alternative ne conviendra. Chaque cellule de leur corps est organisée pour communiquer qu’avoir la pelle bleue ou le ballon vert est la clé de leur bonheur – une pelle jaune ou un ballon rouge ne conviendra pas. Mais tous les parents qui ont essayé de favoriser le partage savent que proposer de faire chacun son tour dans ces moments là est plus facile à dire qu’à faire.

Dans cet article nous allons voir pourquoi tous les enfants ont parfois des difficultés à partager et nous allons vous proposer une politique que vous pourrez mettre en place et qui aidera votre enfant à être capable de partager, la plupart du temps.

Les enfants aiment partager.

Les enfants aiment vraiment partager. Quand ils sont bébés, ils aiment nous donner des choses et nous les redonner. Quand ils sont un peu plus grands, ils aiment prendre une assiette de biscuits et en offrir un à chaque personne dans la pièce. Lorsqu’ils sont encore plus âgés, ils aiment les jeux qui incluent toutes les personnes de la famille. Et quand ils sont détendus et qu’ils se sentent en sécurité les enfants aiment même voir quelqu’un d’autre s’amuser avec leurs jouets préférés.

Pour être en mesure de partager, un enfant a besoin de ressentir un fort sentiment de connexion. Il a besoin de se sentir aimé et chaleureusement accepté. Quand il se sent proche des autres et en sécurité émotionnellement, il n’est pas si désespéré pour la pelle bleue ou le ballon vert. Il peut attendre son tour. Il a ce dont il a vraiment besoin ; un sentiment de connexion l’aide à traverser les petites déceptions.

Ce que les enfants veulent vraiment et ce dont ils ont vraiment besoin.

Le partage va de pair avec le fait de se sentir détendu et aimé. Les enfants ont quelques besoins vitaux et quand ces besoins sont comblés, ils peuvent se détendre. Ils se sentent suffisamment en sécurité pour jouer avec souplesse et répondre de manière réfléchie aux besoins et souhaits des autres. Nous savons tous que les enfants ont besoin d’une nourriture saine, d’un bon sommeil, d’air frais, d’espace pour jouer en toute sécurité et d’au moins une ou deux personnes qui prennent soin de leur bien-être. Des parents, de la chaleur, de la nourriture et de la sécurité sont les besoins les plus élémentaires.

Mais pour se détendre et évoluer, les enfants ont besoin de quelques autres choses vitales. Les pelles bleues et les ballons verts ne figurent pas sur cette liste ! Ma liste de ce dont les enfants ont besoin pour aller bien ressemble à ceci :

  • L’opportunité quotidienne de se relier et de se détendre avec quelqu’un qui se soucie de lui
  • Un environnement chaleureux et accueillant
  • Le respect de son intelligence
  • Du temps pour jouer
  • Beaucoup d’affection
  • De fréquentes opportunités de rire ensemble, avec les autres
  • De fréquentes opportunités de pleurer, entouré des bras de quelqu’un, quand les sentiments douloureux sortent
  • L’information de ce qui se passe et pourquoi
  • Des limites posées sans violence, qui favorisent la sécurité et le respect.

Deux raisons principales au manque de partage

Quand les enfants ne peuvent pas partager, c’est en général pour deux raisons. Soit ils n’ont pas réussi à établir une connexion au cours des dernières heures, soit quelque chose leur a rappelé des moments passés où ils se sont sentis blessés, effrayés ou seuls.

Quand les enfants ne se sentent pas connectés, ils ne peuvent pas partager.

Souvent, nous parents, ne remarquons pas combien de temps s’écoule entre les moments où nous pouvons nous montrer chaleureux émotionnellement et nous connecter avec nos enfants. Notre vie est bien remplie par des obligations comme s’assurer de nourrir notre famille, lui garantir un toit et cela est difficile. Nous prenons soin des besoins externes des nos enfants ; nous les habillons, les nourrissons et vérifions qu’ils se baignent et se brossent les dents.

Mais le temps que les parents ont à disposition pour créer des liens ludiques et détendus avec leurs enfants diminue chaque année, à mesure que les exigences augmentent dans le milieu du travail et que les communautés luttent pour offrir des espaces sûrs et décents à leurs enfants. Aux Etats-Unis, pour un couple dans lequel les deux parents travaillent, avec un enfant de moins de 18 ans, le nombre global d’heures consacrées au travail est passé d’une moyenne de quatre-vingt une heure par semaine en 1977 à quatre-vingt onze heures en 2002, selon l’Institut du Travail et de la Famille. Et cela ne prend pas en compte les heures de trajet.

Il n’est donc pas étonnant que les enfants aient des comportements débordants. Etant donnée la quantité de travail que les parents sont censés faire, ils restent forcément en dehors de notre orbite.

Pour un enfant, le sens de la connexion c’est comme la longue perche d’un funambule : se sentir proche de quelqu’un maintient l’équilibre de l’enfant et lui permet de faire des choses stimulantes avec grâce et confiance. Sans ce sens de la connexion, sa capacité à fonctionner ne dure que quelques secondes. Détaché d’un lien étroit, il se sent trop tendu pour partager, trop incertain de sa propre sécurité pour faire chacun son tour.

Quand un enfant devient fragile, n’importe quelle petite déception apporte beaucoup de larmes et de rage à propos de ce qu’il veut. L’enfant a à cœur d’être ramené à proximité mais il se concentre sur le besoin d’une pelle bleue ou d’un ballon vert pour signaler à ses parents qu’il a besoin d’aide.

Comment les enfants signalent qu’ils ont besoin de connexion.

Une fois de temps en temps, les enfants peuvent demander directement la proximité qui va les aider. Ils courent vers Papa et s’accrochent à sa jambe, ou ils supplient Maman de s’asseoir sur ses genoux. Mais le plus souvent, les enfants utilisent des signaux qui sont moins directs. Un enfant fera savoir au parent que son réservoir est vide en demandant uniquement ce que quelqu’un d’autre a déjà, ou en voulant tout de quelque chose – tous les cubes, tous les crackers ou tout le long banc du parc. Et parfois, les enfants vont soudainement demander quelque chose qui est clairement interdit.

Si vous êtes un parent avec un enfant qui a tendance à utiliser ces signaux, soyez assurés qu’il n’y a aucun problème avec votre enfant. Il communique bien. Il dit : “J’ai besoin de ton aide !”

Pourquoi les enfants pleurent si facilement au sujet des petites choses qu’ils veulent.

Quand un enfant sent qu’il ne peut plus vivre une minute de plus sans l’objet désiré, les sentiments sont intenses. Il a perdu la connexion et la sécurité que cela apporte. Il se sent blessé, ou même effrayé. Il essaie de “réparer” le sentiment douloureux qui apparaît quand la connexion se rompt, en remplissant son besoin de connexion avec une pelle bleue ou un ballon vert. Mais bien sûr, les pelles bleues ou les ballons verts ne répondent pas aux besoins essentiels d’un enfant. Il se peut qu’il s’accroche à l’objet qu’il désire, mais cela ne l’aide pas à se sentir mieux. Quand un enfant obtient ce qu’il veut, il peut sembler aller bien de l’extérieur, mais il se sent fragile à l’intérieur – facilement en colère, ou sur la défensive ou encore malheureusement passif lorsque le tour de quelqu’un d’autre arrive.

Les enfants pleurent facilement à ce stade, parce qu’ils en ont besoin. En réalité, ils mettent souvent en place des occasions de pleurer à propos de quelque chose qu’ils veulent, en espérant que leurs parents sauront qu’ils ont besoin de dissoudre leur douleur causée par la déconnexion. Les pleurs, les crises de rage, les rires sont les principaux moyens par lesquels les enfants retrouvent le sentiment que tout va bien dans le monde.

Quand un adulte peut poser une limite aidante et offrir chaleur et attention au moment où les sentiments sont forts, un enfant peut retrouver son sens de la perspective. Quand il a fini, il sait à nouveau que tout va bien, même avec une pelle jaune, ou encore qu’il aura la possibilité de jouer plus tard avec le ballon vert.

Il faut être deux pour s’embrouiller.

Quand deux enfants veulent la même chose, qu’ils sont tous les deux connectés et détendus, ils partagent. Ils peuvent trouver quelque chose d’amusant à faire en attendant leur tour. Les tout-petits n’ont même pas besoin de parler de tours. L’un d’eux prend le jouet, l’autre pense à ce jouet et se dirige ensuite vers une autre activité qui lui plaît. Quand les enfants sont plus grands ils arrivent à trouver des solutions verbalement pour partager et ils sont satisfaits d’eux-mêmes lorsqu’ils le font.

Mais quand un enfant est tendu, il n’envisage pas de faire chacun son tour comme une solution. Il veut la pelle bleue maintenant ! Si un autre enfant veut lui aussi la pelle et qu’il se sent connecté, il peut ajuster ses attentes et trouver quelque chose d’autre à faire pour un certain temps. Ainsi, les difficultés avec le partage surviennent principalement lorsque les deux enfants se sentent tendus parce qu’ils ont perdu leur sens de la connexion.

Les limites des solutions imposées par les adultes.

Lorsque les enfants n’arrivent pas à partager, nous les parents voulons rapidement résoudre le problème. Mais le résoudre – en disant à qui est-ce le tour et en le chronométrant pour que les tours soient égaux, par exemple – fait de nous des exécutants plutôt que des connecteurs. le “besoin” de la pelle bleue de notre enfant peut être comblé par périodes de cinq minutes, mais son besoin profond de se sentir proche de quelqu’un n’est pas satisfait. Donc, il ne peut pas partager sans aide et il continue à avoir besoin d’aide incident après incident.

Quand les adultes insistent avec les tours et qu’enfin le tour de l’enfant arrive, cet enfant peut défendre l’objet ou le jouet durement gagné avec toute son énergie, en perdant ainsi la joie de l’avoir, dans l’effort de défendre son tour. Il peut aussi se réjouir de l’avoir en dérangeant les enfants autour de lui.

Il peut aussi y avoir une autre difficulté plus subtile avec le partage imposé par les adultes. Alors que nous tentons de régler un conflit, il est facile de se mettre à penser que nos enfants sont immatures parce que le partage est simple. Mais le partage n’est pas facile non plus pour les adultes. La réalité de la condition humaine est qu’un parent peut essayer de négocier des tours entre les enfants pendant une minute avant de retourner dans la cuisine, pour régler un désaccord de longue date avec un partenaire à propos du partage des tâches ménagères ou à propos de qui décide de ce que la famille fera dimanche.

Je pense que la raison la plus convaincante de ne pas imposer des tours est que cela focalise notre attention sur le fait d’essayer de faire que les choses soient “les mêmes” pour chaque enfant plutôt que sur le fait de nous connecter avec chaque enfant. Quand les enfants ne se sentent pas connectés avec vous ou entre eux, leurs disputes vont continuer et épuiser votre patience. Ils ont besoin d’aide. Imposer un comportement ne peut pas les aider à se détendre, à être tolérant et de bonne volonté.

Il peut être judicieux de mettre en place et de surveiller des tours quand vous êtes dans un lieu public et que les crises de colère vont entamer votre sang-froid, lorsque l’épuisement vous empêche d’être capable d’écouter les sentiments de qui que ce soit ou lorsque vous travaillez avec un grand groupe d’enfants et que porter votre attention sur un seul laissera les autres en insécurité.

Une approche du partage qui fonctionne.

Mais dans nos bons jours, nous les adultes pouvons réellement aider les enfants à dénouer les tensions qui font du partage un défi permanent. Une politique qui, au fil du temps, aide les enfants à se détendre suffisamment pour partager facilement et souvent est celle-ci :

Je resterai avec toi pendant que tu attends.

Quand votre enfant veut quelque chose qu’il ne peut pas avoir et que vous vous approchez et restez en sa compagnie pendant ses pleurs et sa colère, vous répondez à son besoin fondamental de se débarrasser de ses sentiments profonds. Vous vous connectez. Pendant qu’il est en proie à de grands sentiments, il peut éprouver de la colère envers vous pour ne pas “résoudre” son problème, mais il se sentira plein d’amour pour vous quand il aura fini de se débarrasser de ces sentiments.

Pleurer, trembler, et avoir des crises de colère sont un moyen pour les enfants d’évacuer une contrariété et de retrouver ainsi leur capacité à voir qu’il y a plusieurs autres options qui peuvent les satisfaire. Lorsque nous restons et les aimons jusqu’à ce que la tempête soit finie, ils ont le plus fort sentiment de sécurité qui soit : “Mon Papa m’aime quoi qu’il arrive.” “Ma Maman m’a aimé même quand je lui ai dit de partir.”

Lorsque les parents ou les personnes qui prennent soin des enfants adoptent cette politique, tôt ou tard, chaque enfant aura l’opportunité de décharger ses sentiments. Shana joue avec la poussette pendant un long moment aujourd’hui, pendant qu’Anita pleure parce qu’elle la voudrait. Demain, Anita aura la poussette alors que Jordan fera une crise de colère parce qu’il la veut. Shana a eu une bonne crise de larmes il y a deux jours, alors elle se sent suffisamment détendue pour attendre d’avoir la poussette, elle voit qu’Anita l’a pour le troisième jour, et va jouer sous la table à la place. Chaque enfant est entouré de vos bras quand il pleure et entend vos mots rassurants : “Anita aura fini dans quelque temps. Je resterai avec toi pendant que tu attends.”

Fixez-vous un objectif d’équité à long terme.

Avec cette politique, vous n’avez pas besoin de dépenser votre énergie à essayer de faire en sorte que les choses soient les mêmes pour chaque enfant à court terme. Une enfant qui veut faire un tour avec le seul tricycle présent dans le jardin peut l’utiliser pendant vingt bonnes minutes tandis que son amie pleure fort pour l’avoir. Mais l’enfant qui pleure a la pleine attention d’un adulte bienveillant, un prix bien plus signifiant que celui d’un tricycle. Et l’enfant qui a le tricycle n’a pas besoin de défendre son jouet – elle peut jouer sans craindre que quelque chose lui sera pris de façon arbitraire. Elle a aussi l’opportunité d’offrir son tour dans un réel élan de générosité sincère, au lieu de devoir “agir gentiment” parce qu’un adulte dit qu’elle doit le faire.

Parfois, un enfant s’accroche fermement à un jouet ou à un autre objet pendant des jours sans jamais laisser les autres y toucher. Dans ce cas, vous devez être proactif vis-à-vis de la politique de “je serai avec toi pendant que tu attends”. Vous faites savoir à l’enfant que demain ce sera différent : “Sam, demain quand Maggie viendra jouer, elle aura le tricycle en premier et je t’aiderai à attendre.”

Vous savez que quand Maggie arrivera là, Sam fera barrage devant le tricycle. Alors, préparée à aider Sam à vous connecter avec vous, vous arriverez en premier, en disant : “Sam, aujourd’hui Maggie a le premier tour. Reculons pour la laisser monter.” Sam pourra alors pleurer et avoir l’attention spécifique dont il a besoin.

Les résultats que vous pouvez attendre avec le temps.

Cette politique accorde une grande confiance à la bonne nature des enfants. Elle est basée sur le pouvoir de guérison fiable des crises de colère et des pleurs intenses. Lorsqu’un adulte bienveillant écoute un enfant pleurer longuement et durement à propos du tour qu’il n’a pas, plusieurs résultats sont souvent observés. Il peut arriver que l’autre enfant vienne et offre volontiers son tour, ayant trouvé de l’empathie dans son coeur. Il peut aussi arriver qu’un enfant pleure fort et longtemps puis décide de faire autre chose. Habituellement, si ses pleurs n’ont pas été interrompus, il sera détendu et serein à propos du fait de ne pas avoir l’objet qu’il voulait. Son importance s’estompe au fur et à mesure que votre amour se diffuse en lui.

Au fil du temps, les enfants dont les sentiments sont écoutés deviennent beaucoup mieux à même de se faire des amis et de se frayer un chemin face à la complexité du partage. Ils deviennent moins défensifs et moins agressifs. Ils rient plus et se bagarrent moins. Cette transformation arrive petit à petit, mais si vous écoutez les émotions d’un enfant, vous pouvez vous attendre à de bons résultats.

Voici comment “je vais attendre avec toi” fonctionne

J’ai mené un petit temps de jeu parent/enfant pour les parents dont les enfants étaient âgés de moins de trois ans. Une petite fille que j’appellerai Anna est venue avec ses deux parents, qui avaient aussi son petit frère dans leurs bras.

Pendant le Temps Particulier de cet atelier, le papa d’Anna a commencé à lui porter toute son attention. Elle a immédiatement commencé à courir autour de l’espace de jeu en criant à haute voix “Bébé ! Bébé ! Bébé ! Bébé !” encore et encore. Il était facile d’en conclure qu’elle annonçait le sujet qui la préoccupait le plus.

Après le Temps Particulier, une autre petite fille, qu’Anna avait ignorée jusque là, est arrivée en jouant avec une balle rouge. C’était une balle parmi trois balles identiques, excepté leur couleur. Anna est venue et a réclamé la balle rouge en gémissant. Je lui ai dit gentiment qu’elle pourrait l’avoir quand l’autre enfant aurait fini de jouer avec et je lui ai montré les deux autres balles disponibles. Après ma réponse, elle s’est mise à pleurer.

Son père s’approcha d’elle et la prit dans ses bras dans lesquels elle se recroquevilla, tout en criant à tue-tête et en pleurant. Elle allait et venait, donnant des coups de pied, sanglotant et se réfugiant dans ses bras. Je restai proche pour le soutenir. Ensemble, nous avons écouté ses sentiments et lui disions de temps en temps qu’elle pouvait avoir une balle, mais pas celle avec laquelle Ginger jouait. Elle a pleuré fort pendant presque vingt minutes. Ensuite, elle a regardé autour d’elle et a vu que Ginger avait fini avec la balle rouge et qu’elle jouait avec des blocs en carton.

Anna essuya ses larmes et enfin libérée de cette charge de sentiments, elle s’approcha et gentiment, de façon réflechie, elle se mit à jouer avec Ginger. La balle rouge ne les intéressait plus ni l’une ni l’autre. Elles ont passé la demi heure suivante à jouer proche l’une de l’autre, à partager facilement et à rire beaucoup. A aucun moment Anna n’a montré de possessivité par rapport à l’espace de jeu ou par rapport au partage des jouets. Elle avait bien pleuré, elle avait reçu l’écoute et l’attention de son père et ses besoins avaient été satisfaits. Grâce à sa confiance rétablie, elle a pu se faire une amie.